Vous connaissez l’hydroponie, mais maintenant on vous parle d’aéroponie. Alors, oui, hydroponie et aéroponie ont bien en commun d’être des cultures hors-sols : les deux types de cultures se passent de terre pour leur croissance.
Une évolution de l’hydroponie
L’aéroponie est une évolution, en quelque sorte, de l’hydroponie. Tout comme le sont l’aquaponie et la bioponie.
Dans l’aéroponie, les plants sont suspendus. Les racines sont à nue, contrairement à toutes les autres techniques de culture. Elle fait totalement l’impasse sur le substrat de la plante. En lieu et place de substrat tels que billes d’argile, laine, les racines de la plantes sont pulvérisées d’une brume de solution nutritive. Celle-ci contient de l’oxygène, des gouttelettes d’eau et des nutriments.
Encore le domaine de prédilection des chercheurs et des disrupteurs
Parce que les racines sont à nue et alimentée exclusivement par la brumisation, l’aéroponie est idéale pour étudier la plante au plus près. Des études et programmes de recherche sont menées dans ce sens. Le plus avancé est celui de la NASA qui teste la nutrition des plantes pour ses programmes spatiaux. D’autres programmes, tels que l’INRA ou encore le Centre international de la pomme de terre, visent à étudier la morphologie des racines afin d’optimiser la pousse.
Une culture toujours plus technique
L’aéroponie est davantage technique que les autres cultures. Clairement, l’aéroponie est à la pointe en matière de recherche agronome. On arrive là au cœur des besoins de la plante. Mais c’est une approche technique : ventilation, chauffage, éclairage, hydrolyse, hydratation…
Des besoins qui d’ailleurs nécessitent un suivi plus poussé de facteurs tels que le pH, la température, l’hygrométrie.
100% partout : qui dit mieux ?
La technique promue par l’aéroponie offre une disponibilité 100% en eau, 100% en nutriments et 100% en oxygène pour la plante. Difficile de faire mieux en la matière !
Elle permet entre autres un bouturage beaucoup plus rapide, même par rapport à ses homologues, l’hydroponie ou la bioponie.
L’aéroponie, marque, à cet égard, l’aboutissement de recherches agronomiques.
Limites
Mais ses détracteurs soulignent que c’est la technicité qui domine sur le vivant. Un milieu aéroponique est très aseptisé. La plante est désincarné de toute vie. Les plantes évoluent en effet dans un environnement aseptisé, quasiment sans maladie, encore plus que l’hydroponie ou la bioponie.
D’autre part, parce que les racines sont à nue, il est essentiel pour la plante d’éviter les maladies, mais aussi les pannes de matériel, les coupures de courant prolongée qui lui seraient fatales.
Aujourd’hui, elle est – il est vrai – perçue comme une culture disruptive. En 2020, aux Etats-Unis, moins de 0,2% des cultures sont aéroponiques, selon le Ministère de l’agriculture américaine.
Potentiel
Mais l’aéroponie affiche une santé insolente. Il s’agit en fait là d’un marché en forte croissance (+23% en moyenne), sur la période 2021-2027, avec des chiffres encore plus marqués aux Etats-Unis et en Asie du Sud-Est.
Et puis, ne représente t-elle pas une formidable opportunité pour lutter contre la fin dans le monde ?